Les chemins ruraux, menacés de disparition en France
Alors que les pays sous-développés et en voie de développement réclament des routes bitumées pour désenclaver leurs villes et villages, en France, certains se battent pour préserver les chemins ruraux qui seraient en voie de disparition. Ce réseau ancien qui reliait autrefois villages et fermes sert aujourd’hui pour les randonneurs et autres sportifs amoureux de la nature et de la campagne. Eclairage.
250.000 km de chemins ruraux disparus
Durant les quatre dernières décennies, au moins 250.000 kilomètres de chemins ruraux ont été enrayés de la carte. Cette disparition s’expliquerait par le vol, selon l’association « Vie et Paysages » qui prône la protection de ce réseau de chemins anciens. Ces passages seraient ainsi tout simplement annexés par des agriculteurs dont les terres sont limitrophes. Certains de ces agriculteurs ont profité d’une loi pour le moins étrange.
Appelée « prescription acquisitive » ou « usucapion », celle-ci leur permet d’acquérir une terre après l’avoir utilisée pendant trente ans sans violence ni contestation. Ceci a posé bien des problèmes, puisque les territoires ruraux sont arpentés non seulement par les agriculteurs, mais également par les randonneurs, les cueilleurs de champignons et les sportifs de tout genre.
Un combat long et semé d’embuches
Ces activités dites de pleine nature ont connu un grand succès à partir des années 1980. Cependant, ces nouveaux utilisateurs des petits chemins ruraux se trouvent parfois devant des impasses, alors que sur les plans cadastraux, on peut très bien voir que ces chemins se prolongent à priori.
Rien qu’en Picardie, pas moins de 10.000 kilomètres du réseau rural ont ainsi été « dérobés au vu et au su des autorités locales », déplore l’association Chemins de Picardie, membre du collectif Chemins ruraux en danger. Ce dernier, qui réunit des associations de protection de l’environnement, a saisi le Commissaire européen chargé de l’agriculture pour dénoncer ces outrages et des procédures sont engagées pour sensibiliser l’opinion publique et les autorités à cette problématique. Affaire à suivre.
Crédit photo : referentiel nouvelobs